2560 1080 LPPI Lansmans 

Collée sur la façade de l’Ecole Supérieur des Arts Saint-Luc, boulevard de la Constitution, à Liège, cette étiquette où on lit la question « En Vie ? » semble interroger le discours politique dominant sur la ville qui, par opposition à la « ville morte », prétend faire advenir la « ville vivante » en multipliant les projets de « revitalisation urbaine ». L’élision du sujet de la question (suis-je/es-tu en vie ?) étend virtuellement celle-ci à toute la communauté urbaine. La question « sommes-nous en vie ? » se voit pourtant annulée par la scène de communication : oui, pourrait-on répondre, puisque nous lisons cette inscription qui constitue, par elle-même, une « trace de vie » au sens anthropologique. Tout se passe comme si l’inscripteur demandait un complément d’information au discours qui lui préexiste : qu’appelez-vous « être en vie » ? En questionnant le sens de la vie en ville, cette inscription urbaine contribue à faire de l’espace public un espace de délibération.


Alexandre Lansmans est doctorant au sein du Centre de sémiotique et rhétorique de l’ULiège. Il contribue au projet de recherche F.R.S.-F.N.R.S. « Rhétorique de la ville » (2020-2024), sous la direction de François Provenzano.

Domaine : sémio-rhétorique


© Lansmans Alexandre
 
 

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