Confinement et... tour d’y voir


2560 1440 Unesco   

La pandémie de Covid-19 a engendré l’annulation de tous les événements culturels. Musées, bibliothèques, théâtres, etc. tentent de s’adapter et, parmi eux, beaucoup ont mis en place des activités « en ligne ». 

Dossier mis en ligne le 24 avril 2020

 

Une telle situation, inédite, bouleverse le monde de la culture et soulève nombre de questions. Comment maintenir les programmations ? Comment présenter le travail accompli et les moyens investis ? Comment conserver le lien avec les publics ? Comment faire vivre des expériences qui requièrent, habituellement, la présence des acteurs (spectateurs, artistes, médiateurs, etc.) ? Comment partager l’art et la science à distance ? Comment poursuivre les débats et les échanges citoyens ? Comment, aussi, ne pas brader la culture et la transformer en un quelconque produit de consommation ? Comment ne pas la réduire, en somme, à une simple distraction dépourvue de toute charge critique et émancipatrice ? Les enjeux d’une dématérialisation des activités culturelles sont, en ce sens, pluriels et directement sociétaux.

Parmi les multiples préoccupations que suscite la dématérialisation de ces activités, certaines nous habitent plus fortement. 

La première concerne le foisonnement des contenus mis à disposition, mais parfois sans les outils critiques qu’ils exigent. Quid des effets d’une mise à disposition frontale, d’une diffusion sans médiation ? Comment préserver le public d’une surabondance d’informations et de contenus parmi laquelle il ne pourra plus distinguer le bon grain de l’ivraie (pseudo-sciences et fake news vs contenus étayés et critiques) ? Le danger est aussi d’un autre ordre : l’évincement de structures qui traditionnellement proposent une offre culturelle gratuite. Elles ne peuvent organiser une quelconque campagne de promotion en offrant aux publics des contenus jusqu’alors payants. Des opérateurs culturels, pourtant de qualité, sont ainsi menacés d’invisibilité.

La seconde préoccupation sur laquelle nous souhaitons insister est le risque de voir les secteurs de la culture relégués aux marges des préoccupations dans la cadre du déconfinement et de la relance des activités.

En effet, l’on peut raisonnablement formuler l’hypothèse selon laquelle l’importance des activités culturelles virtuelles (quoi qu’il en soit du simple besoin de s’occuper) dénote un désir de culture de la part des citoyens confinés. On pressent, pourtant, que les secteurs culturels risquent de passer au second plan dans un programme de relance économique. On peut, dès lors, poser le constat d’un écart, voire d’une opposition, entre les souhaits des citoyens et les préoccupations que relaie le discours des autorités.

Interroger cet écart est intéressant. Car la question se pose depuis longtemps, en des termes variés et à propos de situations diverses, de la distance entre les secteurs culturels et la société (c’est assez évident dans le cas de l’art contemporain, par exemple). La situation que nous vivons risque d’entériner cette distance, devenant d’autant plus pérenne et infranchissable que nous instaurerons une barrière physique reposant sur une morale sanitaire. 

Formuler nettement, pour rendre visible, la culture comme nécessité sociale est une des conditions sans lesquelles cette dernière court le risque de se voir rayée du monde social. Par ailleurs, interroger – et soutenir – la nécessaire inscription sociale de la culture est, aussi, un moyen d’éviter une prise en otage de la culture par une « culture de salon » ou sa réduction à des « biens de consommation ». En effet, la nécessité sociale de la culture, une fois reconnue, autorisera une redistribution des responsabilités entre institutions, citoyens et société. C’est là une des réflexions à approfondir : la scène culturelle comme espace véritablement démocratique.

En tant que cellule de diffusion de la culture scientifique et technologique, Réjouisciences est concernée au premier chef par ces problématiques. C’est pourquoi, nous mettons en place une forme de veille sur la réaction des acteurs PCSTI (Patrimoine et Culture scientifiques, technologiques et industriels) en période de confinement.

Nous vous proposons un dossier thématique. Son contenu, qui sera augmenté au rythme de notre exploration de ce vaste sujet, est organisé selon deux axes principaux :

Partager les connaissances - Des ressources relatives au partage des connaissances, les formes possibles de ce partage, ses implications et sa nécessité. Une attention particulière sera portée aux formats actuels de la diffusion du savoir entendu ici au sens large.

Actions culturelles en confinement - Les réponses, pratiques et réflexives, formulées par les différents acteurs de la culture confrontés à l’interruption de leurs activités ordinaires.

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